Avaleur de joie

Publié le par Gallagher(es)

Avaleur de joie

 

 

Cet animal m’a veillée toute la nuit

Ses yeux de flammes m’ont regardée

et m’ont glacéee

d’une peur viscérale

 

Alors que mon souffle

trahissait mon désespoir

la chaleur de ta faim

éclatait mes os

 

Peu importe ton amour

même s’il est véritable

je m’engouffre en silence

à moitié recouverte de verglas

 

Je ne bouge plus

observant ce jour

qui ne viendra peut-être pas


Tu réclame tout de moi

 

Sous ta cape d’avaleur de joie

tu as osé me donner espoir

dans des élans despotes

subtil ravageur d’habitat

 

Tu veux que je te donne ma peau

mais je l’ai finement recousue sur moi

pour que tes dents s’empêtrent

sous ma cuirasse de fils de soie

 

Avec mes yeux de biches

et mon cœur de métal

je te donnerai mal à mordre

mal à me dénaturer

 

Je n’appelle pas la vengeance

c’est elle qui vient vers moi

Donner tant de tendre

allume mal ton feu

 


La forêt toute entière

sent à peine ma présence

une buée infime

colorée de pourpre

 

 

Me voilà

gibier devant la  potence

et mes blessures saignent

malgré moi

 

 

Brisée, mais libre

abusée mais divine

je lève la tête

car le soleil ouvre ses draps

 ma carcasse se recompose

Je ne suis plus le cœur qu’on bat

je dirige ma propre joie

 

Sur mon corps

se dessine une dentelle

qu’aucun regret ne brisera

 

 

Sue

Publié dans Écriture automatique

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